Son Lux, Lanterns: Lettre d'amour et grand frisson
15 février 2014
Merci Ryan Lott. Merci de m’avoir fait sentir toute la force des émotions qui m’habitent inconsciemment. Merci d'écrire, par ta musique, une lettre d’amour à toutes les connexions nerveuses de mon corps.
Au delà des impulsions électriques que tu m'affliges, à l'écoute de ton troisième album appelé “Lanterns” (signé sur l'excellent label américain Joyful Noise), tu as su exacerber ma fibre sensible et poétique, mais pas seulement la mienne.
Encensé par les critiques et les médias musicaux (Tsugi, les Inrocks, DODB), tous sont unanimes: "Lanterns" est une galaxie dans laquelle nous sommes totalement immergés. Un souffle cérébral qui nous soumet de suite aux lois cosmiques - comme le montre la pochette de l’album - pour une échappée auditive, voire temporelle, tant ce son dépasse la raison.
L’ambiance angoissante de Ransom aurait pu nous mettre un instant mal à l’aise. L’ennui aurait pu s’emparer de nous aux première notes d’Easy, mais c’est la surprise et l’apaisement immédiat qui s'imposent. Alternate world, si transcendante avec cette voix fragile et saisissante, est accompagnée d’une vidéo réalisée par le duo parisien Truman & Cooper, auteur du superbe clip Hope de Kid Wise. Une histoire de passion dévorante qui se finit mal, certes peu originale mais toujours efficace.
Ryan Lott, tu es un poète et je suis ravie que tu te sois improvisé guide d’un voyage intersidéral, comme tu le fera pour des centaines d’autres, convaincus par ta plume magique et tes lanternes si lumineuses.
Octavie TOUBLANC-LAMBAULT
Archives vivantes
13 février 2014
Le site archive.org (ou Internet Archive) est parmi ce qu'il existe de meilleur au sein d'internet. Nous avons tous, un jour ou l'autre, perdu notre temps à regarder des vidéos de chatons, ou pires. Bref, sur Archive, la masse bouillonnante de la création est à portée de clic. Gratuitement, Légalement. Sans limitation. Qu'il s'agisse de films appartenant au domaine public (en voici d'ailleurs un échantillon), de livres numérisés, parfois difficilement trouvables autrement (s'il vous prenait l'envie de lire l'essai sur Wagner de Suarès) ou encore d'enregistrements sonores de concerts mis à disposition pour tous, qu'il s'agisse de réprimer la rage de n'avoir pu y assister ou de le revivre (Godspeed You ! Black Emperor au Trianon, en Août).
Bonne chasse aux splendides trouvailles.
Maxime GUILLON
Temples : tignasses rétro et pop psyché
12 février 2014
Vous avez peut-être déjà entendu leurs titres Shelter Song, Mesmerize ou encore Keep In The Dark. Après avoir longuement attisé notre curiosité avec ces premiers extraits prometteurs, le quatuor anglais Temples a sorti lundi un premier album réjouissant, Sun Structures.
Dans la veine de Tame Impala et indiscutablement influencés par les Beatles et leur Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band, les quatre chevelus - tiens donc - maîtrisent parfaitement les codes de la pop psychédélique, qu’ils revisitent avec brio à la sauce 2014. Le timbre du leader James Edward Bagshaw, les mélodies entêtantes, les chœurs et rythmiques hypnotiques évoquent les années 70, mais avec une modernité et une fraicheur qui permettent au groupe de déjouer la facilité du simple pastiche.
Malgré leur jeune âge, les Temples livrent un album maîtrisé et envoûtant. Déjà programmés à Coachella et Primavera, ils seront assurément de tous les festivals cet été. En attendant, vous pouvez réserver votre place à la Maroquinerie le 29 mars, et vérifier que la magie opère toujours en live.
Estelle ZELISZEWSKI
High Hopes : le faux espoir de la rentrée musicale ?
23 janvier 2013
« Inégal » et « peu homogène », tels sont les mots employés par la critique musicale pour caractériser le dernier opus de Bruce Springsteen : High Hopes.
Il est vrai que l’album est inégal dans sa composition, plusieurs morceaux étant des reprises (High Hopes, Just Like Fire Would, Dream Baby Dream) ou bien des chutes d’albums précédents. On peut également être sceptique à l’écoute de certains titres, notamment lorsque le Boss sort la grande artillerie (Frankie Fell in Love, This Your Sword). Pour autant Springsteen n’a pas oublié ses fondamentaux, en témoigne The Wall, offrant une musique acoustique qui n’est pas sans rappeler l’un de ses chefs-d’œuvre : Nebraska (1981). Notons également la présence de quelques autres bijoux, parmi lesquels le titre éponyme, High Hopes, qui fait superbement jouer ses cuivres; Heaven’s Wall, chanson électrisante aux allures de prière et calibrée pour les stades; Down in The Hole, dont les cordes donnent des frissons; et enfin, 41 Shots, dont les paroles, en hommage à Amadou Diallo, américain noir sauvagement tué par balle en 1999, sont bouleversantes. Car, si le Boss est excellent compositeur, il est aussi un songwritter hors-pair. Là est d’ailleurs l’un des intérêts de ce nouvel opus : redécouvrir l’écriture de cet artiste, souvent considéré comme l’héritier de Bob Dylan.
Bref, si High Hopes est inégal dans sa construction, chacun y trouve son affaire et sachez que ça réchauffe toujours les cœurs de découvrir un nouveau Springsteen !
High hopes : l'album en écoute sur Deezer
Elliot LATIL
"Where is Jessica Hyde?"
16 janvier 2014
Ian, Becky, Grant et Wilson n’ont pas grand-chose en commun si ce n’est leur passion pour un comic nommé Utopia. Contactés sur un forum par un homme déclarant posséder le volume 2 inédit, ils décident de se rencontrer. A partir de là, tout va mal, la seule solution pour échapper aux tueurs qui les poursuivent : la fuite. Bien que quelque peu confidentielle, la série britannique a reçu un FIPA d’or l’année dernière et commence à être connue. Si les derniers reportages d’Arte sur les sociétés secrètes et les théories du complot vous ont passionné (ou pas mal fait rire), si vous aimez les séries qui questionnent, les mises en scène élégantes, les acteurs convaincants et les plans soignés et surtout, que la violence ne vous dérange pas, alors cette série est faite pour vous. Vous trouverez un avant-goût ici. Pour ma part, je l’ai finie en une nuit. Bon visionnage et n’hésitez pas à nous donner votre avis via Facebook et Twitter.
Gabriel Bacave
P.S. : Vous comprendrez rapidement le titre.
Les "Bleus" (The Yardbirds)
12 janvier 2014
Eric Clapton, Jimmy Page, Jeff Beck, Rice Miller et Chester Burnett sur un même disque, non, vous ne rêvez pas, ça existe, et ça s’appelle Blue Eyed Blues. Ensemble de compositions d’un blues aux accents rock naissants, l’album retrace l’histoire d’un groupe mythique injustement méconnu du grand public : The Yardbirds.
Tiré du pseudonyme d’un jazzman apprécié de l’écrivain Jack Kerouac lui-même admiré par l’initiateur du groupe Keith Relf, The Yardbirds (« les bleus » en français) relève quasiment de la publicité mensongère ; un qualificatif modestement attribué au plus prospère vivier de génies du six-cordes. Tous deux plébiscités sur le podium des meilleurs guitaristes de tous les temps par le magazine Rolling Stone, Eric Clapton et Jimmy Page ont fait leurs classes dans la formation britannique, à l’instar du cinquième de la précédente liste : Jeff Beck, premier guitariste à avoir « joué » avec l’électricité.
C’est ainsi la crème de l’innovation musicale anglo-saxonne qui s’allie, dans les années soixante, aux légendes du blues américain. Rice Miller n’est autre que Sonny Boy Williamson II : véritable dieu de l’harmonica. Chester Burnett, plus connu sous le nom d’un Howlin’ Wolf tonnant « When you ain’t got no money you got the blues », symbolise l’essence du blues noir américain, un blues qui vient des trippes.
Quand icônes du passé et futures légendes se rencontrent, le mélange ne peut qu’être détonant !
Blue Eyed Blues, The Yardbirds.
How many more years, Howlin’ Wolf
Since I've been loving you, Led Zeppelin (Jimmy page)
I ain't superstitious, Jeff Beck
Adrien Ponsard
New Order: Vertige Technique
11 janvier 2014
La lune prend place dans un ciel pourpre et constellé d´étoiles. Elle s´élève, enrobant de son éclat l´immensité de la mer. La jetée s´étend aux contreforts d´une imposante colline, dont le sol vibre encore de la musique électronique.
Quelque part à Ibiza, New Order prépare son cinquième album, devant quelques synthétiseurs, guitares et boites à rythmes, déversant des notes qui se répandent, comme des larmes, et enveloppent un chant qui nous libère de nous même. Assemblé de morceaux qui se rapprochent plus de l’électronique et d’autres s’apparentant à la pop, dans ce disque bouillonne le désir de déchirer, dans un dernier souffle, le voile de l´amour qui révèle par ses haillons son côté le plus ignoré et le plus cruel. Technique est un album teint de romantisme, mais qui ne peut dissimuler une certaine rage ou indifférence, ou peut-être leur métissage, face au malheur.
Un disque fantastique qui nous invite à danser avec notre propre mélancolie.
https://www.youtube.com/watch?v=MYwNLlTt3AQ&list=PLDA6B3684A70A6F75
Gonzalo RECARTE
Être journaliste... c'est quoi? Sciences Po vous répond
21 décembre 2013
L´École de journalisme de Sciences Po Paris offre, à tous les aspirants journalistes mais aussi aux amateurs de la profession, des conférences qui, peut-être nous éloignent de cette image romanesque du journaliste - assis devant une machine à écrire et à côté d´une poubelle remplie de papiers froissés jetés pour ne pas avoir accueilli le mot exact, dans une salle envahie par la fumée de cigarettes -, mais qui nous orientent vers une réalité plus complexe mais indispensable à comprendre pour un public intéressé par le milieu de la presse.
Les modes de production de l´information, les différents visages du journalisme, la façon dont les rédacteurs en chef changent de paradigme et diffusent d´une nouvelle manière l´information, la protection des sources, tout cela à l´ère numérique, sont autant de sujets traités pour essayer d´expliquer cette immense structure qui héberge aujourd’hui le monde de la presse.
Une excellente initiative qui vise à faire le lien entre les connaissances acquises par la lecture et une vision plus pragmatique apportée par ceux qui sont maintenant en train de faire fonctionner l´échafaudage de la presse, tantôt méprisé tantôt idéalisé, mais qui doit compter en son sein des personnes préoccupées par le besoin de cultiver leur plume afin que leur public le fasse à son tour.
Gonzalo RECARTE
Le Tiers mythe, librairie envoûtante
14 décembre 2013
Paris, le Panthéon - le décor est posé. Éloignons-nous, rue de Cujas.
Et voici que la librairie apparaît : Le Tiers Mythe ! Des ouvrages partout. Jusqu'à plusieurs mètres de hauteur, tapissant tous les murs, se plaçant à tous les endroits où l’œil pourrait se poser, les bibliothèques pleines affluent. Et à l'intérieur de celles-ci, voilà des milliers de livres ! Des dizaines de catégories ! Des essais politiques, historiques, géographiques, philosophiques, ethnographiques ! Des romans, du théâtre, d'anciennes revues littéraires !
Passer des heures dans ce lieu exigu, plaisir indicible à la portée de tous.
21 rue Cujas, 75005 Paris
Le site : http://www.solifa.com/enter.php3
Maxime GUILLON
Pour lecteurs indécis
6 décembre 2013
Vous venez de refermer le livre de l’année. Celui qui vous a tenu en haleine ces deux dernières semaines et vous a fait perdre vos précieuses heures de sommeil et de révisions. Mais il en valait vraiment la peine non ? Alors au diable ce cours de sociologie, il vous faut très vite retrouver cette tendre sensation de lecture. Bien sûr le relire une seconde fois pourrait être une solution mais quitte à perdre votre temps précieux, autant que ce soit avec un autre livre passionnant. Pas la peine d’aller demander des conseils de lecture à votre maman, j'ai ce qu’il vous faut.
Le site 500-livres.com a répertorié et classé les 500 meilleurs livres choisis par les internautes. On y trouve de tout, beaucoup de classiques que-vous-devriez-déjà-avoir-lu mais aussi des livres un peu moins conventionnels. Le tout avec des descriptions sur l’auteur et le roman et quelques anecdotes pour affiner votre choix. Philip Roth, John Irving, Goethe ou encore Céline, voilà de quoi perdre votre temps de la meilleure manière qui soit.
Meidhy GALAS
ELEPHANT : UNE POP FRAÎCHE ET ACIDULEE
11 novembre 2013
Le duo français dévoilera son nouveau clip « Danse, Danse » en exclusivité le 12 novembre sur LeParisien.fr. Une occasion de réécouter leur album « Collective mon amour » ou de découvrir leur pop enjouée.
Lisa Wisznia et François Villevieille allient talent et polyvalence. Ils sont compositeurs, interprètes et musiciens. Rassemblés autour de ce projet musical depuis 2009. La belle, ex-comédienne, nous enivre par sa voix douce, tandis que le violoniste nous transporte dans des refrains joyeux et entraînants. Une énergie débordante caractérise Elephant. Le groupe a su surfer sur la vague 2.0 et alimenter les réseaux sociaux pour faire sa promotion. Rapidement relayée par les programmateurs TV et radio, séduits par son dynamisme et sa créativité. « Rien », « Collective mon amour », « Lisa », « Les voyages », circulent sur la Toile depuis 2012. Entre musique classique, pop, rock, musique tzigane, africaine, Elephant a un bel avenir devant lui. Pour les convaincus, rendez-vous à La Cigale le 11 février.
http://www.elephantmusique.com/
Aude Borel